Mali: Lettre ouverte de la diaspora Malienne au Président de la Transition Malienne Col Assimi GOITA

Mali: Lettre ouverte de la diaspora Malienne au Président de la Transition Malienne Col Assimi GOITA

Lettre ouverte concernant l’article n°46 du projet de nouvelle constitution.

                                                            Paris, le 02 Mai 2023,

Monsieur Assimi GOITA Président de la transition Chef de l’Etat du Mali Koulouba- Mali

Objet : Lettre ouverte concernant l’article n°46 du projet de nouvelle constitution.

Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’Etat, Par la présente, nous sollicitons votre attention s’agissant de l’article n°46 du projet de nouvelle constitution.

En effet, celui-ci que « Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malienne d’origine et ne posséder aucune autre nationalité à la date de dépôt de la candidature ». En tant que membres de la diaspora, il nous est permis de penser, M. le Président de la Transition, Chef de l’Etat, que cet article est discriminatoire envers les maliens établis à l’extérieur ainsi que pour leurs enfants nés hors du Mali et possédant une double nationalité. Les données les plus récentes estiment à plus de 10 millions, le nombre de Maliens vivant à l’extérieur.

Adopter l’article 46 en l’état, serait les priver d’une partie de leurs droits civiques et démocratiques. Nous estimons, M. le Président de la Transition, Chef de l’Etat, que cet article serait contraire à la grande tradition migratoire du peuple malien, remontant bien avant la période précoloniale, où les marchands de certaines ethnies dominaient les échanges commerciaux au Sahel. Contraire même à l’article 1 du projet de constitution qui garantit que « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs.

Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la région, la couleur, la langue, la race, l’ethnie, le sexe, la religion ou l’opinion politique est prohibée ».

De ce fait, nous subirions une double stigmatisation : dans nos territoires d’accueil et sur notre terre d’origine Il nous sied, M. le Président de la Transition, Chef de l’Etat, de rappeler que les maliens établis à l’extérieur ont toujours contribué au développement du Mali, quelque soit leur statut et les difficultés qu’ils vivent au quotidien. Cela, souvent au détriment de leurs enfants et de leurs familles qui d’ailleurs leur reprochent de nous sacrifier exclusivement pour le Mali !

Pour preuve, personne ne pourra contester notre statut de premier bailleur de fonds pour le Mali. Notre contribution en 2018 est de 7% du PIB du Mali soit 812 millions d’euros. Sur ce montant, 245 millions d’euros provenaient de la diaspora malienne en France, très supérieure à l’aide publique au développement. Selon la Banque Mondiale, le Mali occupe la 9ème place des pays recevant le plus d’argent de la diaspora et en 3ème place des pays d’Afrique francophone.

Dans nos villages d’origine, les maliens établis à l’extérieur ont pratiquement remplacé l’Etat dans l’accès aux infrastructures de base. Priver les doubles nationaux d’une partie de leurs droits civiques, c’est aussi sanctionner ces villages-là. Notre seul tort serait-il de vivre à l’extérieur du Mali ?

Il est nous permis de penser, M. le Président de la Transition, Chef de l’Etat, que ceux qui ont écrit cet article n’ont peut-être pas suffisamment été informés de la réalité des maliens de l’extérieur et de leur apport à notre nation. Il nous sied de rappeler que les pays qui ont tenté l’aventure entre les citoyens de l’intérieur et de l’extérieur ont tous abouti à des tensions sociales dont nous devons préserver notre pays, dans ce Lettre ouverte concernant l’article n°46 du projet de nouvelle constitution. moment critique.

Nous partageons tous l’objectif de réunir tous les fils et toutes les filles du Mali autour de la paix, de l’unité du Mali, et de notre devise nationale « un peuple, un but, une foi ». Aussi, nous sommes disponibles pour vous rencontrer personnellement et discuter avec vous du bienfondé de la réécriture de l’article 46. Nous vous remercions de votre attention, M. le Président de la Transition, Chef de l’Etat, et vous prions d’agréer l’expression de notre très haute considération,

Les associations signataires : Coordination des associations des ressortissants de Sikasso en France, Coordination des associations des ressortissants de Ségou en France, Association des 8 villages de Bakounou, au Congo Association des 8 villages de Bakounou au Gabon, Coordination des associations de Bagounou en Chine, Coordination des élus français d’origine malienne , Association de développement de Beneou-Niakaté en France, Association kayesienne de développement Coordination des associations de Bakounou en Cote d’Ivoire, Association de développement de Bineou-Fissourou , Association de développement de Samouati en France , Association de développement de Sami en France, Association de développement Dianké en France, Association de développement de Makaniaré , Association de développement Kandékara ,Association des 7 villages de Bakounou en France.

Collectif Fraternité France ,Association Guelekan de Wassolô France, Association de développement Sos Mali, Association de développement de Waïkan en France, Association DiaspoVisio France, Fédération Internationale des femmes Soninké ,Coordination des femmes et jeunes africains en France ,Association de Kanta Sigui France, Association Kita Blomba , Association de Baroueli, Coordination des associations de Bakounou aux Etats-Unis, Association patriotique pour la souveraineté du Mali, Association Intégrer, Développer, Agir Droits Ici Et Là-bas (DIEL) Association Mendia Kafo France, Collectif des femmes pour l’intégration et le développement Fédération des Associations africaines en Europe Débout pour le Mali Agir pour intérêt collectif du Mali Association des jeunes franco-maliens Graines d’Afrique

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