Loi immigration : Darmanin présente sa démission après son échec, Macron la refuse

Loi immigration : Darmanin présente sa démission après son échec, Macron la refuse

Après le rejet du projet de loi immigration, le ministre de l’Intérieur a évoqué plusieurs options pour le texte porté par le gouvernement.

La motion de rejet adoptée lundi par l’Assemblée nationale contre le projet de loi du gouvernement sur l’immigration est « un échec », a concédé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin au 20 heures de TF1. « C’est un échec, bien évidemment, parce que je veux donner des moyens aux policiers, aux gendarmes, aux préfets, aux magistrats pour lutter contre l’immigration irrégulière », a affirmé Gérald Darmanin, quelques minutes après avoir présenté sa démission au président Emmanuel Macron, qui l’a refusée. « Le président de la République a demandé à la Première ministre et au ministre de l’Intérieur et des Outre-mer de lui faire des propositions pour avancer en levant ce blocage et aboutir à un texte de loi efficace », a ajouté l’entourage du chef de l’État.

Désormais, « ce texte va continuer son chemin institutionnel », avec « trois possibilités pour le gouvernement », a poursuivi Gérald Darmanin. « Soit arrêter le texte », a-t-il dit, « mais des mesures fortes pour les policiers, les gendarmes, pour la protection des Français doivent être prises dans un texte de fermeté qui, notamment, vise à expulser les étrangers délinquants. » « On voit assez de drames pour ne pas prendre nos responsabilités », a-t-il ajouté, semblant écarter cette hypothèse.

Un texte « nécessaire »

Soit le gouvernement tranche pour « une nouvelle lecture au Sénat », a poursuivi le ministre. Troisième option : « On envoie directement le texte dans ce qu’on appelle la commission mixte paritaire », réunissant députés et sénateurs. « Nous verrons ce que nous déciderons », a encore déclaré Gérald Darmanin, affirmant que « le président de la République nous a demandé de trouver cette ligne de crête pour faire adopter des mesures fortes ».

De leur côté, les trois groupes du camp présidentiel (Renaissance-MoDem-Horizons) ont appelé lundi à ne pas retirer le projet de loi immigration et à poursuivre le « processus législatif […] le plus rapidement possible ». « Ce texte est nécessaire et attendu des Français », ont insisté les trois groupes dans un communiqué, fustigeant la coalition d’oppositions (gauche-LR-RN) qui ont voté une motion de rejet du texte. « Des digues ont sauté au nom du commerce électoral. »

Une réunion au sein de la majorité

Élisabeth Borne réunira lundi soir les ministres concernés par le projet de loi sur l’immigration rejeté par l’Assemblée nationale, les présidents de groupe de la majorité, le président de la commission des Lois Sacha Houlié et le rapporteur général du texte Florent Boudié « pour établir la stratégie », a annoncé Matignon à l’AFP. La présidente Renaissance de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet sera aussi présente à cette réunion, a précisé Matignon.

En votant en faveur d’une motion de rejet préalable, « les oppositions refusent le débat sur un sujet important pour les Français », a estimé l’entourage de la Première ministre. Cette motion de rejet, votée par LR, le RN et la Nupes, « c’est l’alliance des contraires », a ajouté la même source.

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