LOI IMMIGRATION : LES ASSOCIATIONS DE DÉFENSE DES MIGRANTS REÇUES AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR DANS UN CONTEXTE SOUS TENSION

LOI IMMIGRATION : LES ASSOCIATIONS DE DÉFENSE DES MIGRANTS REÇUES AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR DANS UN CONTEXTE SOUS TENSION

Les associations et ONG d’aide aux migrants doivent être reçues à partir de ce lundi au ministère de l’Intérieur, afin de discuter autour du projet de loi sur l’immigration. Un rendez-vous qui s’annonce tendu, alors que certaines d’entre elles ont accusé le gouvernement de stigmatisation.

Des concertations dans un contexte délicat. Les ONG et associations d’aide aux migrants sont attendues à partir de ce lundi à l’hôtel Beauvau pour entamer des discussions avec les équipes du ministère de l’Intérieur concernant le projet de loi sur l’immigration.

Sonia Backès, secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté, et qui sera chargée, avec Gérald Darmanin, de ces rendez-vous, a indiqué à l’AFP que le but «est de profiter de cette discussion pour adapter le dispositif actuel à l’aune des problématiques de terrain». Elle a par ailleurs ajouté que les débats étaient ouverts sur de possibles amendements à ajouter au texte, en fonction de ce qui pourrait être présenté au ministre de l’Intérieur ou à celui du Travail, Olivier Dussopt.

Ce dernier est en effet rattaché de près au dossier, puisque l’une des mesures phares annoncées du texte est de créer un titre de séjour pour les immigrés travaillant dans les «métiers en tension» connaissant une pénurie de main d’œuvre. Il doit d’ailleurs rencontrer les partenaires sociaux cette semaine, quand Gérald Darmanin discutera également avec les groupes politiques.

LES ONG CONTRE LE PROJET DE LOI

Les échanges s’annoncent tendus, sur un sujet à la source de vives tensions, dans le monde politique mais aussi dans la société civile. Face à l’objectif du texte de réussir à expulser plus efficacement les étrangers en situation irrégulière, les associations et les ONG s’en sont ainsi prises au gouvernement, en adressant un courrier à Elisabeth Borne, la Première ministre.

Vingt-six d’entre elles, dont Amnesty International, Médecins du Monde ou encore la Ligue des Droits de l’Homme, se sont associées il y a deux semaines pour dénoncer «une démarche fondée sur la stigmatisation et les raccourcis assimilant immigration et délinquance». Elles ont estimé qu’il est plutôt temps «de dessiner des politiques publiques fondées sur l’accueil et la solidarité, garantissant le respect de la dignité et des droits fondamentaux des personnes exilées», en réclamant que le ministère de l’Intérieur ne pilote pas seul la concertation.

Les discussions doivent avoir lieu toute la semaine à partir de ce lundi, dans une ambiance qui promet donc d’être crispée. D’autant que l’épisode Ocean Viking est venu tendre un peu plus la situation sur le sujet. Quatre tables rondes, des entretiens individuels et «une consultation écrite de la société civile» doivent aussi être menées, a rappelé le ministère de l’Intérieur.

Par ailleurs, la politique migratoire doit également faire l’objet d’un débat au Parlement, d’abord le mardi 6 décembre à l’Assemblée nationale (que le gouvernement ouvrira par une déclaration sur le sujet), puis le 13 décembre au Sénat, selon l’ordre du jour parlementaire. Le projet de loi sera ensuite soumis aux parlementaires au début de l’année prochaine, pour une adoption prévue au premier semestre.

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