POLITIQUE Mali-France : « Il faut poursuivre les coopérations locales, dans l’intérêt des populations »

POLITIQUE Mali-France : « Il faut poursuivre les coopérations locales, dans l’intérêt des populations »

Alors que Paris annonce le retour de tous ses coopérants présents au Mali, les collectivités territoriales françaises doivent poursuivre et consolider leurs partenariats avec leurs homologues sahéliens.

À l’heure où le conflit en Ukraine occupe l’actualité internationale, il est important de ne pas oublier les autres régions du monde où les populations, elles aussi, fuient l’arbitraire et la violence. C’est notamment le cas au Sahel, où ce début d’année 2022 est marqué par de nouvelles crises. Au Mali, la décision de la junte militaire de reporter de plusieurs années la tenue d’élections démocratiques a conduit à un embargo de la Cedeao et à la dégradation sévère des relations entre le pays et ses partenaires bilatéraux et multilatéraux, entraînant le renvoi de l’ambassadeur de France au Mali et la décision de Paris de rappeler tous ses coopérants présents dans l’administration malienne.

Les collectivités territoriales sahéliennes et françaises sont liées par de nombreux partenariats, solides et inscrits dans la durée, qui contribuent au développement des services de base pour les populations. Les coopérations décentralisées permettent de mener des projets au plus proche des réalités et de renforcer les relations de territoire à territoire, dans une logique de réciprocité. Face aux crises qui minent le Sahel depuis dix ans, les partenariats ont montré leur capacité de résilience, les pratiques ont été adaptées pour maintenir des liens d’amitié et de coopération forts. Ces relations entre collectivités locales doivent être maintenues et consolidées pour éviter que les populations ne subissent la « double peine » : situation de crise et retrait des partenariats.

NOUS, ÉLUES ET ÉLUS DE COLLECTIVITÉS TERRITORIALES FRANÇAISES, APPELONS AU MAINTIEN DU DIALOGUE

L’efficacité de la gestion de crise dépend aussi beaucoup de la capacité des autorités locales à prendre en main l’action de proximité. Si la solidarité au sein des territoires français a montré toute son efficacité lors des premiers confinements, elle n’a pas de sens si elle se limite aux frontières de notre pays ou même à celles de l’Union européenne. Elle doit aussi être internationale, nous devons agir ensemble pour soutenir nos partenaires sahéliens qui vivent des situations de crise et sont confrontés à l’accueil et à la gestion de plus de 2,5 millions de personnes déplacées en raison de la menace terroriste.

Partenaires et amis

Ainsi, nous, membres de Cités Unies France, qui sommes élues et élus de collectivités territoriales françaises – maires, présidentes et présidents de conseils départementaux et régionaux, d’intercommunalités, responsables d’associations nationales d’élues et élus locaux –, toutes et tous engagés souvent de longue date dans des projets de coopérations avec nos partenaires sahéliens qui sont nos amis, appelons au maintien du dialogue, seul cadre dans lequel peut s’inscrire un retour de la paix au Sahel.

Nous exprimons notre solidarité vis-à-vis de nos collectivités partenaires au Sahel, plaidons pour la consolidation des coopérations de territoire à territoire pour accompagner et faciliter un retour à une situation pacifiée entre les États. Nous nous engageons à poursuivre nos partenariats de coopération, au profit des populations et dans des conditions de sécurité pour les personnes qui mènent les projets.

Élus signataires, membres de Cités Unies France

François REBSAMEN, maire de Dijon, président de Dijon Métropole, président de Cités Unies France ; Léonore MONCOND’HUY, maire de Poitiers, vice-présidente de Cités Unies France ; Benoit PILET, adjoint au maire d’Angers, vice-président d’Angers Loire Métropole, secrétaire général et président du groupe Sahel de Cités Unies France ; Halima MENHOUDJ, adjointe au maire de Montreuil, présidente du groupe-pays Mali de Cités Unies France, Bruno BELIN ; sénateur et conseiller départemental de la Vienne, président du groupe-pays Burkina Faso de Cités Unies France ; Sarah BOUSEKSOU, conseillère municipale de Savigny-le-Temple, présidente du groupe-pays Mauritanie de Cités Unies France ; Stéphane VALLI, maire de Bonneville, président de la communauté de communes de Faucigny-Glières, président du groupe-pays Niger de Cités Unies France ; Fatiha ALAUDAT, adjointe à la maire de Malakoff ; Pierre BARROS, Maire de Fosses ; Adda BEKKOUCHE, adjoint au maire de Colombes ; Delphine BENASSY, vice-présidente du conseil régional de Centre-Val-de-Loire ; Hocine BEN-SAID, adjoint au maire de Septèmes-les-Vallons ; Catherine BOUCHE, adjointe au maire d’Allonnes ; Flavie BOUKHENOUFA, adjointe à la maire de Rennes ; Jérôme CAPRON, adjoint au maire de Margny-Lès-Compiègne ; Hélène DROMAIN, vice-présidente de la métropole de Lyon ; Pascal DUFORESTEL, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine ; Valérie DUMONTET, vice-présidente du conseil départemental de l’Aude ; François DUROVRAY, président du conseil départemental de l’Essonne ; Mohammed EL GHAZILI, conseiller municipal de Nancy ; Sandrine GELOT, vice-présidente du conseil départemental de l’Essonne ; Nadine GRELET-CERTENAIS, maire de La Flèche ; Florence JARDIN, présidente de la communauté urbaine Grand Poitiers ; Gilles LEPROUST, maire d’Allonnes ; Damien MESLOT, président de la communauté d’agglomération Grand Belfort ; Michèle MOTEL, conseillère départementale d’Ille-et-Vilaine ; Sokona NIAKHATE, conseillère départementale du Val-de-Marne ; Céline PAPIN, adjointe au maire de Bordeaux ; Isabelle REGOUIN, conseillère municipale d’Arnage ; Eve SANS, maire d’Arnage ; Ambdilwahedou SOUMAILA, maire de Mamoudzou ; Patricia TORDJMAN, maire de Gentilly ; André VIOLA, conseiller départemental de l’Aude ; Sonia ZDOROVTZOFF, adjointe au maire de Lyon ; Hubert ZOUTU, maire de Heudebouville ; David ALLAIS, adjoint au maire de Gentilly.

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