Discours de Mr Kandé Sidibé devant la Commission Affaires Étrangères du Conseil National de la Transition

Discours de Mr Kandé Sidibé devant la Commission Affaires Étrangères du Conseil National de la Transition

Discours de Monsieur Kandé Sidibé
Secrétaire chargé des relations diplomatiques et consulaires du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM-France et CSDM-International)
Devant la Commission des Affaires Étrangères du Conseil National de Transition (CNT)

Mesdames et Messieurs,
Honorables membres de la Commission,
Distingués invités, chers compatriotes,

C’est un grand honneur et un réel privilège de m’adresser à vous aujourd’hui, au nom du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM).
Je tiens, avant toute chose, à transmettre les salutations fraternelles et respectueuses du Président du CSDM International, Monsieur Baidy Dramé, ainsi que celles de l’ensemble de la Direction Nationale du CSDM.

Permettez-moi également de saluer la clairvoyance et le leadership de l’Honorable Président de la Commission des Affaires Étrangères du CNT, Monsieur Aboubacar Sidiki Koné, dont l’ouverture au dialogue avec la diaspora honore notre pays et renforce le lien de confiance entre les institutions et les Maliens établis à l’extérieur.

1. La situation de nos compatriotes à l’extérieur

La diaspora malienne, estimée à plusieurs millions de compatriotes, représente une force considérable — humaine, économique, diplomatique et culturelle.
Nos compatriotes, répartis à travers les cinq continents, contribuent chaque année de manière significative à l’économie nationale par les transferts financiers, mais aussi par leurs compétences, leur solidarité et leur image positive du Mali à l’étranger.

Cependant, il est de notre devoir de reconnaître que la vie à l’étranger n’est pas toujours synonyme de réussite ou de facilité.
Beaucoup de nos frères et sœurs vivent dans des conditions précaires, parfois sans papiers, ou confrontés à des difficultés administratives et sociales importantes.
Leur patriotisme demeure intact, mais leur espoir repose sur la capacité de nos institutions à leur tendre la main, à les écouter et à leur faciliter l’accès aux services publics de l’État malien.

2. Les difficultés administratives rencontrées

Parmi les préoccupations les plus fréquentes exprimées par nos compatriotes, on note :

Les lenteurs et complexités dans l’obtention ou le renouvellement des passeports ;

Les difficultés d’enrôlement et de délivrance des cartes NINA, qui restent un préalable à plusieurs démarches administratives ;

Les obstacles rencontrés par les binationaux dans l’obtention de visas pour se rendre au Mali, alors qu’ils devraient être considérés d’abord comme des enfants du pays ;

Le manque d’information et d’accompagnement administratif dans certains consulats, où les effectifs et les moyens restent limités au regard des besoins.

Ces difficultés créent souvent un sentiment de distance, voire d’incompréhension, entre la diaspora et l’administration.

3. Les propositions et solutions du CSDM

Face à ces constats, le CSDM, fidèle à sa mission d’interface entre la diaspora et les institutions nationales, formule plusieurs recommandations :

La digitalisation complète des services consulaires, notamment pour les demandes de passeport, les cartes NINA et les documents administratifs ;

La création d’un guichet unique de la diaspora, facilitant la coordination entre les consulats, le ministère de tutelle et les associations de Maliens à l’extérieur ;

La simplification des procédures de visa pour les binationaux, afin de favoriser la libre circulation entre le Mali et les pays d’accueil ;

Le renforcement des capacités et des moyens des consulats (personnel, équipements, formation) pour un service public plus efficace et respectueux de nos citoyens.

4. L’investissement et l’implication de la diaspora

Le CSDM milite également pour une meilleure intégration de la diaspora dans les politiques économiques et de développement.
Nous croyons fermement que les Maliens de l’extérieur peuvent être des acteurs majeurs du redressement national, à travers :

La mise en place d’un Fonds d’investissement de la diaspora malienne, soutenu par l’État et le secteur privé, pour financer des projets productifs au pays ;

La création de zones économiques et industrielles dédiées aux investisseurs de la diaspora ;

Le renforcement de la diplomatie économique, où chaque Malien à l’étranger devient un ambassadeur économique et culturel de son pays ;

L’implication directe des représentants de la diaspora dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques nationales.

5. Conclusion

Honorables membres,
Le CSDM, à travers ses sections nationales et internationales, demeure profondément engagé dans la défense des droits, la protection des intérêts et la valorisation de la contribution des Maliens de l’extérieur.

Nous réaffirmons ici notre volonté de travailler main dans la main avec les institutions nationales, notamment avec votre Commission, pour bâtir une relation renouvelée entre le Mali et sa diaspora — une relation fondée sur la confiance, la transparence et la responsabilité.

Car, comme l’a souvent rappelé le président de la Transition, « un Mali fort a besoin d’une diaspora forte et reconnue ».

Je vous remercie de votre aimable attention.

 

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